2016

« Les épiceries sociales comme modalité de l’aide alimentaire : Quel impact pour les bénéficiaires ? »

Commanditaires : Croix Rouge de Belgique,
Chercheurs-intervenants associés : Louise Méhauden, Charlotte Maisin, Raphaël Darquenne
Partenaires : Réseau MAG

Les épiceries sociales peuvent être considérées comme une modalité spécifique de l’aide alimentaire en Belgique.

La CR souhaite aujourd’hui aller à la rencontre des bénéficiaires de ces services, afin de saisir leur impact réel sur la trajectoire et la vie de ces personnes, et d’interroger les ressentis, perceptions et représentations qu’elles entretiennent à l’égard de ces dispositifs d’aide alimentaire. La CR entend ainsi prendre la mesure de leur plus-value sociale, et par là démontrer la pertinence et la légitimité des activités, guider et améliorer les pratiques, éclairer la prise de décision et visibiliser les dispositifs.

Le point de vue plus organisationnel et fonctionnel des ES, ainsi que celui des
représentations des bénévoles, ayant déjà été étudiés par ailleurs, ce projet focalisera son attention sur les bénéficiaires et sur les effets perçus du recours aux ES. Ces impacts sociaux peuvent être individuels, collectifs ou macro-économiques ; directs ou indirects ; prévus ou imprévus ; positifs ou négatifs ; quantitatifs ou qualitatifs ; objectifs ou subjectifs ; ils peuvent consister en des changements de comportement, de représentation, de situation ; etc..

Le projet entend également tester une série de postulats et d’hypothèses
d’intervention, qui président à la mise en oeuvre des ES, en les mettant à l’épreuve du terrain. Parmi ces hypothèses, on retrouve :

  • Les personnes aidées par les CPAS et/ou les services sociaux ont des besoins
    alimentaires insuffisamment couverts ;
  • L’argent que les personnes peuvent économiser en achetant leur alimentation à
    moitié prix leur permet de subvenir à d’autres besoins ;
  • La convivialité des lieux et de l’accueil d’une part, et la fréquentation régulière du
    lieu d’autre part, favorisent l’inclusion sociale ;
  • La liberté de choix des produits d’une part, et l’acte de paiement d’autre part, permettent aux personnes de se sentir considérées, de se sentir « citoyennes » à part entière, de faire leurs courses en toute dignité.

Pratiquement, le projet s’articule en 3 volets complémentaires :

  • un volet plus quantitatif, pour dégager des grandes tendances imputables à
    l’ensemble des bénéficiaires ;
  • un volet qualitatif, pour saisir en profondeur les représentations, perceptions et mécanismes de subjectivation développés par les bénéficiaires ;
  • un volet de revue de littérature (éventuellement complété par la consultation de quelques experts), afin de réaliser une mise en contexte étayée de la problématique et de se tenir au fait des grands enjeux (organisationnels, politiques, institutionnels, relationnels, psycho-sociaux, identitaires, culturels, etc.) qui traversent le secteur.